Culture / patrimoine, Cadre de vie, Environnement Au musée-jardin Bourdelle, les sculptures et les végétaux racontent une histoire
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Ce dont je suis fier c’est de croiser des personnes qui connaissaient la propriété au temps des anciens propriétaires, et d’entendre que le jardin n’a jamais été aussi beau. C’est une fierté pour nous.
Impossible de ne pas remarquer le musée-jardin Bourdelle lorsque l’on se rend dans le charmant village d’Égreville, au sud de la Seine-et-Marne. Avec son ensemble de 58 sculptures en bronze exposées en plein air, parfois de plusieurs mètres de haut, et son jardin d’inspiration art-déco, le musée-jardin Bourdelle surprend par sa beauté et sa tranquillité. « C’est un endroit reposant même en travaillant. Et si on est observateur, on peut apercevoir des oiseaux et des écureuils », raconte Rodolphe Gehier.
Agent du Département de Seine-et-Marne, Rodolphe Gehier connaît par cœur ce jardin qu’il entretient depuis l’ouverture du musée départemental en 2005. « Avec le temps, mon travail a évolué. Au départ, mes activités consistaient à gérer et entretenir le jardin. Mais je voulais transmettre mes connaissances à des jeunes pour continuer mon histoire », précise-t-il.
Aujourd’hui, Rodolphe continue le jardinage, forme de jeunes apprentis et supervise le travail avec les entreprises extérieures. « C’est un travail de chef d’orchestre ! »
Aménagé dans les années 1960 par Rhodia Bourdelle, fille du sculpteur Antoine Bourdelle, et son époux, Michel Dufet, architecte d’intérieur, le musée-jardin Bourdelle a été conçu comme une œuvre d’art.
Chaque végétal a été choisi par Michel Dufet en fonction de sa forme et de sa couleur pour magnifier les sculptures d’Antoine Bourdelle. « Ce qui est remarquable dans ce jardin, c’est qu’il a été créé par un artiste pour un artiste. Les sculptures sont placées comme pour raconter une histoire. Le serpent, au milieu du potager, est regardé par Adam et Eve. Une mise en scène sublimée par des rosiers rouges magenta », explique Rodolphe Gehier.
Depuis 50 ans, rien ou presque n’a changé. « Il y a beaucoup de végétaux que l’on retrouvait dans les années 1970 : peupliers, cerisiers à fleurs, cèdres bleus, magnolias… Il arrive de changer des végétaux, mais on doit respecter les plans du jardin dessinés par Michel Dufet ainsi que la charte couleur : rouge l’été et jaune au printemps », précise le jardinier. Dernière nouveauté : des plantes grimpantes (clématites et houblon) habillent les façades.
Le jardin a été conservé selon les souhaits de la famille Bourdelle-Dufet, mais les pratiques de jardinage ont beaucoup évolué avec le changement climatique.
Au musée-jardin Bourdelle, aucun produit phytosanitaire n’est utilisé, ce qui implique plus de travail avec l’outillage. « Dans un jardin art-déco, il y a beaucoup de détails à travailler et ça prend beaucoup de temps. On a plus de 400 rosiers bas et grimpants à tailler. »
Si l’entretien du jardin demande beaucoup de travail, Rodolphe Gehier accorde aussi du temps à la transmission de son métier auprès de ses apprentis, Léo et Vivien : « ce qui m’intéresse, c’est encourager les jeunes à persévérer, même après des échecs. Je leur transmets les valeurs du travail, mais surtout l’amour du métier et du paysage. »
Le musée-jardin Bourdelle en images
Astuce du jardinier
Il ne faut pas attendre le printemps pour jardiner ! Si vous ne sortez pas l’hiver dans votre jardin, vous allez être débordé. Le mieux, c’est d’entretenir son jardin un peu tous les jours. Par exemple en hiver, on taille les rosiers et on fait le bêchage pour être tranquille au printemps et ne pas être en retard.
Plusieurs animations sont organisées au musée-jardin Bourdelle à l’occasion de la programmation « Incroyables jardins ! Émotions et découvertes au fil des saisons » proposée jusqu’en octobre 2023 par le Département de Seine-et-Marne. Découvrez le programme !