Handicap, Recrutement, Solidarités Josef Schovanec : "Les autistes ont besoin d’un cadre de travail adapté"
Date de publication de la page et auteur de publication
Créé le: , par Héloïse Piednoir
Son parcours est en un mot impressionnant. Diagnostiqué autiste Asperger à l’âge de 22 ans à la suite d’une erreur de diagnostic et d’une scolarité très difficile, Josef Schovanec est docteur en philosophie et sciences sociales à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et parle couramment plus de sept langues, dont l’arabe, le persan et l’hébreu.
Malgré ses capacités intellectuelles exceptionnelles, Josef Schovanec a pendant longtemps rencontré des difficultés à décrocher un emploi. « Quand on utilise les procédures habituelles de recrutement, on élimine 9 autistes sur 10. Mais on peut réfléchir à d’autres façons de faire un recrutement. Par exemple, mettre le candidat en situation de travail ou simplement lui donner une chance », propose-t-il.
Josef Schovanec sensibilise depuis plusieurs années sur l’inclusion des personnes autistes à travers ses ouvrages, ses conférences et ses apparitions à la radio et à la télévision.
Aujourd’hui, 1% de la population française est autiste. L’autisme est reconnu comme un handicap et présente plusieurs formes cliniques, que l’on appelle troubles du spectre autistique. Si l’emploi des personnes autistes relève d’une responsabilité sociétale, il est nécessaire d’apporter un environnement de travail adapté qui favorise leurs compétences et leurs aptitudes professionnelles.
« Un bon manager, c’est une personne qui travaille avec des personnes différentes. Pour être un employeur inclusif, on doit s’intéresser à ses employés en dehors du travail et adapter le poste en fonction du profil de l’autiste », explique Josef Schovanec devant une salle comble, composée du Président du Département de Seine-et-Marne, Jean-François Parigi, ainsi que de nombreux élus, agents et directeurs de la collectivité.
Être exemplaire dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap, notamment sur le champ de l’inclusion, est une priorité forte pour le Département.
Depuis plusieurs années, le Département de Seine-et-Marne s’engage pour l’inclusion des personnes en situation de handicap. En 2022, la collectivité a signé sa 4e convention de partenariat avec le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la Fonction publique (FIPHFP), pour une durée de trois ans.
Son financement s’élève à 1 078 000 euros et ses objectifs sont nombreux :
- renforcer le recrutement des personnes handicapées,
- maintenir dans l’emploi,
- développer l’accessibilité numérique,
- organiser des aménagements de postes,
- proposer des formations.
Ces actions font leur preuve puisque 6,69 % de ses agents sont en situation de handicap, soit un taux à la hausse et supérieur à la législation (6 %). « La problématique du handicap me touche énormément et j’en tiens compte dans les actions menées par le Département. Car, on a tous à s’enrichir de cette différence qui est, selon moi, une chance », déclare Jean-François Parigi.
Par exemple, une classe a été spécialement pensée pour les enfants porteurs d’un trouble du spectre autistique dans le nouveau collège de Charny baptisé Marthe Gautier, en hommage à cette femme pédiatre de renom, dont les travaux ont mis en évidence l'anomalie chromosomique.
Retour en images sur la conférence
